Journée des premières !

Première plongée Nautile de Mathieu, géologue spécialiste de la pétrologie et géochimie des roches de la lithosphère océanique. Et premières données bathymétriques de la campagne pour Ulyx.

Dans quel état d’esprit étais-tu avant juste avant de plonger ? Calme ? Stressé ? Surexcité ?

J’étais très zen, impatient de voir à quoi ressemblait le fond. On avait dragué dans la même zone quelques jours plus tôt, c’était l’occasion de voir en place les échantillons que l’on avait collectés.

 Quelle a été ta première impression lorsque tu es rentré dans la sphère du Nautile ?

(Longue réflexion avant de répondre) C’était plus une réflexion, une idée : « Ça y est c’est le moment ». Et dans le même temps ce n’est pas encore exactement le moment, puisqu’il reste le temps de la descente. Hâte de voir, de vraiment descendre au fond, pour le découvrir autrement qu’à travers les vidéos (même si c’est super aussi les vidéos !).

Sur les 5 h de plongée tu as pu voir beaucoup de chose, quelle image te vient spontanément en tête ?

La dernière heure. On est tombé sur une zone inattendue par rapport à ce qui avait été échantillonné par dragage. Dans la sphère on a tous ressenti qu’il se passait quelque chose qui n’était pas anodin. Nous avons beaucoup échangé avec le Pourquoi Pas ? pour décider si l'on devait poursuivre la navigation prévue initialement ou si l’on restait sur la zone pour l’explorer. La décision de changer la route et de rester sur le site a augmenté ce sentiment de découverte inattendue.

A la sortie du Nautile, comment te sentais-tu ? Fatigué ? Émerveillé ?

J’avais très envie de partager ce qu’on avait vécu, observé. Décrire les zones de collecte des échantillons et que les collègues voient les vidéos et photos prisent par les caméras.

Au final, quel est le moment qui t’a le plus marqué lors de cette journée (avant, pendant ou après la plongée) ?

C’est plus un tout de l’entrée dans la sphère, les 5 h au fond, au partage après. Ainsi que les deux jours qui ont suivi c’est-à-dire pendant le dépouillement. On revoir des choses, on en découvre d’autres avec les caméras.

Quelque chose qui m’a marqué pendant la plongé se sont les échanges avec le pilote et co-pilote. Ils ont l’expérience, ils ont la vision des choses. Ils voient des choses avant nous. Ce n’est pas juste un scientifique et un pilote, c’est un ensemble de compétences et d’expériences qui se croisent. C’est véritablement une association, qui fait que les choses réussissent.

Une petite anecdote sur ta plongée ?

Je me suis réveillé environ 2h30 avant la plongée, j’ai regardé mes mails et eu le malheur de fermer les yeux 2 min qui se sont transformées en 2h… Je me suis levé dans la précipitation pour embarquer dans le sous-marin au saut du lit. Cette péripétie m’a fait oublier de prendre la tablette de chocolat que j’avais prévu pour la plongée. Mais la tablette a quand même été mangée au fond, car je l’ai donné 2 jours plus tard à la personne qui descendait dans la même zone.

 

Suite à la plongée de Mathieu, ce fut le tour d’Ulyx d’aller faire un tour dans les fonds marins. Ce dernier a pu réaliser ses premiers profils d’analyses sur un fond accidenté et récolter notamment ses premières données bathymétriques de la mission avec le sondeur multi-faisceaux embarqué.