L'équipe géophysique

L’équipe géophysique s’occupe de traiter et d’interpréter les données magnétiques du fond collectées avec différents magnétomètres et du traitement et interprétation des données acquises avec les deux gravimètres du navire.

 

Le magnétisme marin a permis, à partir d'enregistrement effectués depuis les navires, de mettre en évidence les inversions de polarité du champ magnétique terrestre enregistrées par la croûte océanique lors de sa formation à l'axe des dorsales. Les séquences symétriques d'anomalies magnétiques sur chacun des flancs de la dorsale permettent de dater les fonds océaniques et de reconstruire leur évolution en replaçant les plaques tectoniques dans leurs positions antérieures grâce à ce marqueur.

Outre cet aspect désormais classique du magnétisme marin, l'installation de magnétomètres sur les engins sous-marins de la Flotte Océanographique permet l'acquisition de données de haute résolution qui mettent en évidence des objets de plus petites dimensions, inaccessibles aux données de surface.

Parmi ces objets, les sites hydrothermaux constituent une cible de choix, au cœur de la campagne HERMINE2. Les travaux précédents ont en effet montré que les sites à substrat basaltique sont caractérisés par une forte diminution de l'aimantation du basalte et donc une anomalie magnétique négative, alors que les sites à substrat mantellique présentent une forte aimantation et une anomalie positive. Le magnétisme permet ainsi de détecter et de caractériser ces sites.

La gravimétrie, c'est-à-dire la mesure et l'étude de la pesanteur à la surface de la Terre,  a permis de mieux appréhender la structure de la croûte océanique. Les anomalies de Bouguer ont montré que les processus de construction de la croûte à l’axe des dorsales lentes, comme la dorsale de l’Atlantique Nord, sont variables dans le temps et dans l’espace, avec des endroits où la croûte est mince alternant avec ceux où la croûte est plus épaisse. Sur la campagne, les données acquises avec les instruments du navire viennent compléter les données existantes et seront utilisées pour mieux cerner la structure de la croûte océanique dans notre zone d’études. Un gravimètre pour engins sous-marins est en phase de développement et n’a pas encore été adapté pour l’AUV.

  • Jérôme Dyment, chercheur spécialiste de l’analyse des anomalies magnétiques en domaine océanique, IPGP/CNRS
  • Florent Szitkar, chercheur spécialiste de l’analyse des anomalies magnétiques en domaine océanique, Geological Survey of Norway (NGU)
  • Marcia Maia, chercheure géophysicienne, spécialiste de la gravimétrie et des dorsales médio-océaniques, Geo-Ocean/CNRS