Remontée du niveau marin au large de l’Europe de l’Ouest depuis la dernière période glaciaire

Depuis 18 000 ans, le niveau de la mer est remonté de 120 mètres, inondant ce qui est aujourd’hui le plateau continental. L’Irlande retrouve son insularité, il y a environ 13 000 ans. Les hommes préhistoriques "français" et "britanniques" n’avaient, à cette époque, qu’un fleuve à traverser pour se rencontrer. Ce fleuve, la paléo-Manche, aujourd’hui disparu, drainait la Seine, la Somme, les fleuves anglais et le lac glaciaire. Depuis environ 7 000 ans, ces hommes sont désormais séparés par la Manche.

Quelques explications

Les changements de position de la Terre par rapport au Soleil entraînent des variations d’insolation. C’est vrai pour l’alternance nuit-jour, mais également pour des périodes beaucoup plus longues, jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’années.

La première moitié de l’ère Quaternaire est caractérisée par des alternances de périodes chaudes et de périodes froides tous les 40 000 ans environ ; la seconde moitié par des cycles d’environ 100 000 ans. Les variations d’insolation provoquent de nombreux changements comme celui du climat avec en conséquence les variations de la quantité d’eau piégée sous forme de glace dans les calottes.

Pendant les périodes froides, le niveau des océans baisse et les calottes glaciaires peuvent atteindre plusieurs kilomètres d’épaisseur. Les croûtes continentales chargées de glace s’enfoncent doucement.

Lors d’un réchauffement, la montée du niveau marin est alimentée par la dilatation thermique de 'eau de mer, par l’eau de la fonte des calottes glaciaires mondiales et par le soulèvement local de la croûte continentale en réponse à la décharge de la masse de la calotte. Ce dernier facteur est décalé dans le temps d’une dizaine de milliers d’années.

Ces animations graphiques ont été réalisées à partir d’un modèle basé sur :

  • Une courbe des variations du niveau marin (Fairbanks, 1989 ; Figure 1) ;

 

  • Un modèle glacio-hydro-isostatique (Lambeck, 1995) pour prendre en compte la remontée de la croûte continentale (Figure 2) ;

 

  • Des limites des calottes glaciaires sur les îles Britanniques (British Geological Survey) et les Alpes (Furrer et al., 1987) ;
  • Une synthèse morphologique (Bourillet, 1999) rassemblant :
    • Des données IFREMER du programme ZEE (Zone Economique Exclusive), et des missions SEDIMANCHE 1, SEDIMANCHE 2 et SEDIFAN ;
    • Des données altimétriques de Smith et Sandwell, de cartes de l’ISTPM, du CNEXO, du BGRM et du SHOM (Figure 3) ;