20 avril : AsterX et Stéphanie

Retour à Fatu Kapa 7 ans après : AsterX et Stéphanie

Alors que nous étions encore en train d’étudier les nouveaux sites découverts sur le point triple de Mangatolo, nous apprenons que les autorisations pour travailler dans la ZEE française de Wallis et Futuna sont arrivées. Quinze heures de transit plus tard, nous voici sur le district hydrothermal de Fatu Kapa. Ce secteur avait été découvert par les équipes d’Ifremer lors de la campagne FUTUNA 3 en 2012 après une exploration régionale préliminaire. Seulement trois personnes de l’équipe initiale de FUTUNA 3 sont présentes à bord mais leur connaissance de la zone à la fois au niveau géologique que biologique permet à Stéphane de préparer au mieux ses plans de plongées.

La zone hydrothermale est très grande (10 km x 10 km) et il est évident que, compte tenu de nos objectifs, nous ne pourrons pas faire avec le ROV Victor, la grande exploration qui avait été réalisée avec le Nautile en 2012. Il est donc décidé de faire deux plongées sur la zone de Fatu Kapa. La première débutera sur AsterX, un site actif d’environ 100 m de diamètre, passera par Stéphanie situé à 2.5 km au nord et reviendra sur AsterX. Entre les deux sites, de l’exploration géologique est prévue pour aller voir des zones d’intérêt qui n’avaient pas pu être visitées en 2012.

AsterX

Cette plongée sur AsterX a été l’occasion de revoir un site majeur du secteur, sept ans après sa découverte. Après un tour rapide du mont, nous sommes rassurés : AsterX est toujours bien actif et certaines structures se sont même assez bien développées durant ces années.

Photo de la même cheminée, prise en 2012 et 2019 - site AsterX

Les populations de gastéropodes sont toujours présentes là où nous les avions quittés en 2012 c'est à dire en périphérie de la zone principale du mont. Ce dernier est, étonnamment, toujours faiblement peuplé par la macrofaune hydrothermale, à l’exception de quelques crevettes et vers. La visite d’AsterX a été l’occasion de voir de grandes cheminées d’anhydrite comme de toutes petites mais surtout de faire l’échantillonnage attendu.

Lors de l’exploration vers Stéphanie, nous décidons de prendre un trajet long. Nous nous dirigeons d’abord vers le sud où nous trouvons rapidement des sites inactifs qui nous permettent de voir une grande diversité de précipitations hydrothermales : cheminées de barytine, de sulfures, gros blocs de sulfures massifs, dépôts d’oxydes de manganèse. L’exploration jusqu’au site Stéphanie est également l’occasion de voir de belles structures magmatiques comme les longs tubes de laves récents qui ont dévalés une petite colline.

Stéphanie

Nous arrivons sur Stéphanie exactement au niveau du point intégré dans la carte du ROV Victor. Cela nous montre que la navigation de l’engin est excellente ainsi que la carte de haute résolution réalisée en 2012 par l’AUV.

Le site Stéphanie ne semble pas avoir beaucoup changé, que ce soit au niveau de la structure des monts ou de la diversité et la densité de la macrofaune. Toutefois, le spectacle reste fantastique.

Prochaine plongée : le champ hydrothermal de Fati Ufu