Lundi 10 avril : et maintenant le tour de Agathe !

Première plongée Nautile pour Agathe Laes-Huon, ingénieur de recherche chimiste sur la Campagne Hermine.

Petite interview d'Agathe après sa plongée :

Dans quel état d’esprit étais-tu avant juste avant de plonger ? Calme ? Stressé ? Surexcité ?

J’étais plutôt concentrée sur nos instruments implantés sur le Nautile, on a dû monter une partie le matin même et on vérifiait avant la plongée que tout fonctionne. Une fois que tout était en place, j’ai enfilé ma combinaison et je me suis glissée rapidement dans la sphère. C’est quand j’ai vu mes collègues à l’extérieur qui me faisaient un petit signe de la main par le hublot que j’ai réalisé c’était le grand jour. J’avoue que j’ai commencé à stresser au moment de la fermeture du SAS. La liste des recommandations de sécurité ne m’a pas aidé à me détendre. Mais une fois la tête collée au hublot, regarder les variations de teintes de bleus lors de la descente, la magie était lancée. Et puis une fois en bas, c’était tout simplement irréel.

Quelle a été ta première impression lorsque tu as vu l’intérieur de la sphère du Nautile ?

J’y étais déjà allé plusieurs fois pour tester la communication de nos instruments sur le Nautile. Je n’avais pas d’appréhension particulière car je savais que je ne plongeais pas tout de suite. La première impression, une sensation de nid, de cocon, pas franchement douillet mais bien agencé. Chaque chose a une place précise. Evidemment au bout de 6h de plongée ça commence à être étroit, je plains les grands gaillards !

Tu as du voir beaucoup de choses au fond. Quelle est celle qui tu viens en tête spontanément ?

La puissance avec laquelle le fluide sort des fumeurs noirs de TAG. Cette vie si active, ces milliers de crevettes qui pullulent autour des cheminées.

A la sortie du nautile, comment te sentais-tu ? Fatiguée ? Émerveillée ? Soulagée ?

Privilégiée, c’est une chance inouïe de pouvoir voir cet univers d’aussi près. La fatigue est venue plus tard une fois avoir traité les échantillons d’eau remontés lors de la plongée.

Au final, quel est le moment qui t’a le plus impressionné lors de cette journée (avant, pendant ou après la plongée) ?

Pendant la plongée : quand on a commencé à arriver sur les plus hautes cheminées qui crachaient. J’avais beau coller ma tête au plus bas du hublot pour regarder en l’air, ça continuait à grimper. Le relief était impressionnant. On voyait des cheminées blanches, ocres se dessiner dans un lourd panache noir. Et plus on montait, plus on en découvrait. Et une fois au sommet, le grand noir au hublot, on est complètement immergé dans le panache, à faire froid dans le dos.

Avant/après : le professionnalisme de l’équipe Nautile et de l’équipage. Si tout est si bien rodé lors de la plongée c’est grâce à chacune des personnes qui ont travaillé à leur poste. Le positionnement bateau, les manœuvres de pont, la navigation Nautile, les pilotes, co-pilotes, les plongeurs, les mécaniciens, électroniciens… C’est le condensé d’un bel esprit d’équipe. Merci à tous !